Biografie


 

Mia Pădurean s-a născut în Transilvania, România. Este membră a Uniunii Scriitorilor din România, a Societăţii Scriitorilor Canadieni, a Academiei Româno-Americane de Arte şi Ştiinţe, a Societăţii de Studii Bizantine, membră de onoare ASTRA - Despărţământul Blaj, a Bordului de onoare al popului cultural Clujean, membră fondatoare a revistei Danubius.  
 
Mia Pădurean a obţinut diploma de onoare a Societăţii Literar Artistice "Sorin Titel" din Banat, Timişoara şi diploma de merit a fundaţiei "Alba Iulia 1918, pentru unitatea şi integrarea României".

Mia Pădurean este regizor şi interpret în cadrul grupului folcloric "Româncuţele", grup înregistrat în Repertoriul de Artă şi Patrimoniu din Canada.

 
Activitate literară
Mia Pădurean este corespondentă la revistele: "Adevărul de Cluj", "Astra Blăjeană", "Luceafărul" - Montréal, "Calea de lumină" - Montréal.
 
Cărţi publicate
Mia Pădurean este autoarea volumelor Florile nu mor niciodată, Editura Dacia, roman premiat de "Asociaţiunea Transilvană pentru Literatură Română şi Cultura Poporului Român", Amar şi nădejde, Spini şi aureolă, Dunărea, poarta spre libertate, Valurile destinului, Petala ucigaşă, De ce am fugit de acasă, Gheorghe Dinică, Un actor pentru eternitate, Editura Limes, Cluj-Napoca, 2008.
 
Fotografii reprezentative

 

 

Linkuri despre autor:

Alternativa
Ziarul Făclia
Monitorul de Cluj
www.luminitasuse.com

 

 

 

 

 

 

Mia Pădurean - Proză

 

 

 

LES FLEURS NE MEURENT JAMAIS

par Mia Pădurean

Traduit du roumaine par Dominique et Aurel Marginean Faure

      Un filet de lumière pénètre dans la cellule humide. Agitant fortement la cage, l'homme de la « Securitate » laisse s'échapper les rats auxquels on avait inoculé du sérum excitant. Horrifiée, Ana regarde les bêtes dont les cris l'effraient. « Ils sont nombreux, un, deux, trois... ils s'approchent de moi, ils veulent me dévorer. Ordure, ne touche pas mes yeux, je suis plus forte que toi.»
      La peur donne des forces insoupçonnables. Étranglant un rat de ses mains, elle le lance contre le mur. Les sales bêtes se ruent pour dévorer leur frère. Se retirant dans un coin, Ana se fait un bouclier de ses chaussures. Un autre rat, encore affamé, mord un de ses orteils...Ana frappe, frappe et dans son délire ne se rend pas compte que le sang puant gicle sur son visage.
      Un jet d'eau la ramène à la vie ; allongée au milieu des charognes, elle dévisage l'homme qui ricane!
      « Je t'ai fait subir un test, ma mignonne, je voulais voir si tu es plus forte que ta soeur, Cornelia. Je sais bien que vous êtes rusées, mais nous savons comment faire pour vous mater.»
      « Lâche-moi, ne me touche pas, à l'aide, à l'aide !...»( pag. 9)
      (…) La tendre mélodie des chansons à boire les attire vers une petite guinguette qui sent les « mititei ». La compagnie des hommes qui prennent calmement un bock de bière, ne les dérange pas, Ana et Liliana ne veulent qu'une chose, écouter de la musique. Leur distinction impose l'admiration et le respect. Souhaitant rester seule, Ana s'assoit à une table dans un coin. Liliana lui dit:
      ─ Pourquoi te caches tu ? Regarde comme ils sont beaux les types de l'orchestre. Il vaut mieux les regarder que les écouter. Depuis que nous sommes entrées l'accordéoniste, des doigts crispés sur ses touches de son instrument, n’a d’yeux que pour toi.
      ─ Je me fous de lui comme des autres...
      ─ Tu es une vraie sauvage Ana.
      ─ Non, Liliana, je suis triste et toute en sueur.
      ─ Tu peux quand même délacer ton corset...
      ─ Liliana, regarde le type qui vient d'entrer. Qu'est-ce qu'il peut bien vouloir ? Il tient à peine debout. Je suis curieuse de voir si on va lui servir à boire.
      C'était un homme trop grand pour son poids. Ses yeux noirs cernés ombraient son visage ovale. Son complet gris, sa chemise blanche et sa cravate bordeaux estompaient la tristesse qui l'accablait. Sa chevelure noire ramenée sur le front laissait entrevoir un regard troublé par l'alcool.
      ─ Pourquoi ne pas le servir ? s'il est inoffensif, personne ne lui en voudra.
      ─ Mais regarde-le, je ne crois pas qu'il ait plus de 35 ans. Ses vêtements et son visage lui donnent l'air distingue. Il semble très triste. Je ne pense pas qu'il ait bu pour l'amour de la boisson. Pourquoi ne se décide-t-il pas à s'asseoir? Je regrette pour lui, regarde comme il vacille, il va tomber. Heureusement il s'est accroché à la chaise, autrement il serait tombé. Je vais l'aider.
      ─ Ana, je ne te comprends pas... Tu te caches mais tu as pitié des ivrognes.
      ─ Ce n'est pas un ivrogne il a l'air souffrant. Ses mains fines, son teint blafard, son regard vif sont ceux d'un intellectuel.
      Ana s'aproche de lui : « Asseyez-vous s'il vous plaît, à notre table ». Il la regarde, son corps oscille comme un peuplier dans la tempête. Il veut parler mais sa langue s'y refuse : il tente en vain de s'exprimer par des gestes. Il veut se moquer mais, par miracle, toutes les vapeurs éthyliques disparaissent. Gêné, il s'excuse de l'état où il se trouve puis une fureur incontrôlable l'envahit, ses yeux lancent des éclairs. Haussant son sourcil droit, il esquisse un sourire imperturbable.
      ─ Tu es belle, la blonde, et tu as deviné, j'ai un faible pour les femmes élancées, suaves et surtout pour celles qui ont tes yeux Où l'on retrouve tout l'azur du myosotis. Je ne peux pas les regarder sans avoir le vertige : ils sont pénétrants, sévères et pourtant ils ont beaucoup de chaleur et de bonté. Je ne pense pas que tu vas refuser, je veux danser avec toi, je veux serrer ta taille entre mes bras.
      Les longues et ravissantes jambes d'Ana ne voulaient pas danser, mais étaient prêtes à le soutenir.
      ─ Non, allons plutôt nous asseoir.
      ─ Tu n'es pas à l'aise avec moi ? Je veux boire. S'il vous plaît de la vodka.
      Il boit coup sur coup plusieurs verres jusqu'à ce que tout tourne autour de lui. Grinçant des dents, il frappe la table de sa main, en claironnant son nom a l'ancitoire " Je suis Léon, Léon!" Le bruit de bouteilles cassées fait venir la serveuse, ses commentaires acerbes ne le touchent pas ; dans sa tête troublée, l'inconnu nourrit une seule pensée : « les bris de verre portent chance ».
      A une table où le bruit couvre la musique, un homme s'amuse en les regardant d'un air narquois. Il marque le rythme de ses mains rugueuses ; il prend le cure-dents qui repose au coin de sa bouche et enlève les restes de nourriture logés entre ses dents noircies ; puis en ricanant il jette le contenu de son verre sur l'homme qui rumine ses pensées. Ces visages décomposés réveillent son instinct de défense ; inquiète, Ana prend Léon par la taille et sans faire attention aux autres, se dirige vers la sortie en zigzaguant et en se cognant aux tables, aux chaises montant et descendant l'escalier avec peine. Arrivée dans sa chambre elle dépose son fardeau sur le lit. Le corps inerte reprend une respiration sereine ; d'un mouvement brusque il se roule en boule comme un enfant abandonné et s'endort. Ana le regarde, réfléchi puis haussant les épaules lui enlève ses chaussures et en luttant réussit à lui enlever ses vêtements, qu'elle dépose sur le fauteuil. Elle se penche doucement sur lui ─ ses sous vêtement sentaient le grand air, ses narines palpitent pendant que ses doigts fébriles glissent le long de son visage ; s'arrêtant, elle sent la respiration de ses lèvres humides ; avec la rapidité de l'éclair une passion irrésistible s'empare de son corps ; elle l'embrasse en frissonnant ; répondant à sa frénésie, Léon l'embrasse, mais ...l'instant est déjà passé. Ana se lève et avec des gestes spontanés, elle le couvre, se rappelant une réplique lue dans un roman célèbre, où l'héroïne disait que les hommes sont de grands enfants et nous, les femmes nous sommes leurs mères ; donc, nous devons les protéger et les soigne.
      Le lendemain matin, Léon ouvre de grand yeux en regardant autour de lui:
      ─ Où suis-je? Qui m'a amené ici?
      ─ Ne sois pas inquiet, dit Ana. Les rides ont déjà raviné ton visage. Pourquoi as-tu ce regard vide? Tu hais la vie à ce point, tu ne veux pas vivre?
      ─ Je voudras bien, mais je ne peux pas, car la maudite mégère me poursuit avec acharnement. Son moulin a de grosses pierres qui moulent mon foi avec plus de force que le blé ! Maintenant que je sais que je vais bientôt mourir d'une cirrhose je devrais apprécier chaque instant mais je ne fais pas partie de ceux qui mentent. Dans le bruit assourdissant de son broyeur je nourris le feu de la machine, pour en finir une fois pour toutes!
      Comment le coeur pourrait-il tressaillir encore lorsqu'on sait que ça ne tient qu'à un fil qui peut casser maintenant, demain... ou? Oui ! tu es belle et autrefois tu aurais éveillé en moi tous les démons. Maintenant je te regarde avec tristesse et je pense que c'est dommage de ne pas t'avoir connue plus tôt.
      ─ Tu es pessimiste Léon, donne-moi ta main pour que je la regarde. Il y a longtemps, une gitane m'a appris à lire les lignes de la main. Enfin, je lui ai volé son secret alors qu'elle me prédisait l'avenir ! Eh oui c'est comme ça, je suis une gitane blonde.
      ─ Attends, ne bouge pas!
      Léon s'aproche d'elle, puis s'éloigne en la regardant, les yeux mi-clos. Après un certain temps, il s'écrie : « Tu es gitane, mais pas n'importe laquelle, tu es « la Gitane du Soleil » l'astre est bienfaiteur, j'espère que tu vas me dire la vérité, aussi cruelle soit-elle ». Léon suit des yeux chacun de ses gestes, chaque expression de son visage, souhaitant ne rien perdre de ce qu'elle pourrait lui cacher.
      ─ Allez, « Gitane du Soleil » dis-moi qu'elle est interrompue, ne me ment pas, sinon... je mets un terme à ta splendeur...
      ─ Il y a une petite cassure, mais tu l'as dépassée, ta petite étoile vacille comme la flamme d'une bougie, placée dans un recoin elle ne s'éteindra pas, tu vivras.
      Son âme attristée l'incite à mentir en souvenir de l'homme aimé... Ana espère que les mots vont endormir ses pensées.
      ─ Tes yeux d'aigle, tes lèvres charnues et tes dents nacrées peuvent dévorer la proie. Tu es aussi fier que les jeunes arbres de la forêt. Il faut saisir toutes les occasions. Voila devant toi une femme qui te désire ; pourquoi la laisse-tu glisser entre tes mains? Je m'offre à toi. Quel homme es-tu? Pourquoi ne profite-tu pas de l'occasion?
      ─ Allons, ne me fais pas la cour ; ça ne prend pas, tu es aussi malheureuse que moi, tu n'as pas le coeur à la fête. Quel est ton souci ? Ne me dis pas que tu es malade comme moi. Non, mais ... je veux être le seul.
      Un léger tapotement à la porte. Ana regardant son amie lui demande:
      « Liliana, il est arrivé quelque chose ?»
      « Non, Ana je suis sortie m'aérer et après la lecture de l'éthique à NICOMAQUE D'ARISTOTE j'ai compris ce qu'était la vraie amitié. Je t'ai apporté l'eau qui guérit. Je t'attends pour déjeuner.»
      Restés seuls, Ana rompt le lourd silence.
      ─ Tu veux sortir en ville ? J'ai une envie folle de me promener avec toi.
      ─ Soit, Ana! Je crains que tu ne sois en train de mourir.
      ─ Dans ce cas tu devras accomplir mes désirs
      En sautillant dans l'escalier, ils respiraient l'air sulfureux.
      ─ Léon écoute le murmure de l'Olt, il a beaucoup de pièges.
      Regarde comme il est noir, on dirait que c'est de la suie sortie d'une locomotive. Je ne pense pas qu'il veuille nous prendre dans son tourbillon, il s'est allié à nous pour nous dire...
      ─ Je sais ce qu'il nous dira ─ vous , ceux que vous rencontrez à la croisée des chemins, soyez sincères, donnez-vous la main et jurez d'être amis car l'amitié est au-dessus de l'amour.
      Ils se sont embrassés puis ils sont partis le long de la rivière, en souriant.
      (...) Il était presque minuit. La gare de Curtici se trouvait à la frontière avec la Hongrie. Les patrouilles de gardes-frontière faisaient leur ronde et vérifiaient la moindre parcelle de terrain. Il faisait triste et sombre. Les gens qui attendaient semblaient figés par la peur. Aucun sourire n’éclairait leurs visages pour ne pas éveiller la suspicion des membres de la Securitate, qui guettaient de l'ombre.
      Au milieu de la salle d'attente, un groupe de personnes était débout. Parmi eux, on voyait Tudor entouré de sa mère, ses grands-parents, ses trois tantes, son cousin, Bogdan, et Mircea, un ami de la famille qui vivait à Arad. Tous parlaient et s'amusaient, ce qui déplaisait fortement aux soldats qui les surveillaient. Un officier s'approcha d'eux.
      – Et qu'est-ce qui vous amuse à ce point, hein?
      Aucune réponse. Ils se turent tous.
      – Présentez vos papiers!
      L'officier, ignorant les autres et leurs papiers, arracha le passeport de la main de Tudor et lui dit sur un ton sarcastique:
      – Aha! Je comprends maintenant la raison de ta joie; tu quittes définitivement le pays, à en juger d'après la couleur de ton passeport.
      Tudor voulut riposter, mais l'officier, sur le même ton, l'interrompit:
      – Ferme là! Ta gueule ! Tu parles quand on te le demande.
      Sans autre explication, l'officier, le passeport à la main, leurs tourna le dos et s’en alla.
      Tous restèrent bouche bée, mais leurs yeux brillaient de haine. Il régnait un silence funèbre, on n'entendait que la voix qui annonçait le retard de deux heures du train rapide pour Budapest, Vienne, Stuttgart, Paris.
      L'attente était difficile. Plus aucun signe de la part de l'officier de la Securitate. Au bout d'une heure, il apparut et dit d’un ton hautain:
      – Je crois que tu ne partiras plus. Les organes de contrôle ont décidé que tu devras encore attendre, Monsieur l'architecte.
      Tudor, en colère, lui répondit:
      – Je partirai. Tous mes papiers sont en règle. J’ai l’approbation du Conseil d’État et de la Police de Bucarest.
      – Ta gueule ! Quelle impertinence que de me tenir tête ! Je vais te montrer, moi, qui est le plus fort. Suis-moi!
      Tudor, d'un pas ferme, suivit l'officier.
      Ana demeura stupéfaite. Sidérée, les lèvres toutes bleues, elle balbutia:
      – Je les connais. Ils vont faire comme ça les arrangera.
      Mircea, leur ami, inquiet lui aussi, s'approcha d'elle et, d'une voix douce, lui dit:
      - Ana, tu es forte, ne te laisse pas impressionner par ce moins que rien que notre joie offense. Il veut nous intimider. Tudor va partir. Ses papiers sont en règle.
      – Je suis très inquiète pour mon fils. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent de moi, mais je veux qu'ils laissent Tudor tranquille.
      Tudor revint, le visage plein de taches jaunes et rouges. Ses narines dilatées et ses poings serrés montraient la révolte de son âme. Il tendit ses bras, il voulait embrasser tous ceux qu'il aimait. En apparence calme, il les poussa vers le quai.
      Une fois sortis, Ana lui demanda:
      – Où est le passeport?
      – Ils ne me l'ont pas rendu, mais soit tranquille, je l'aurai.
      – Mais, Tudor, le train est arrivé et les passagers montent.
      – Mitzi, le train ne partira pas sans moi.
      Les gardes-frontière s'agitaient en faisant des rondes. Des gens sortaient leurs têtes par les fenêtres du train, le groupe de gens qui pleuraient et le jeune homme entouré par les membres de la Securitate qui vociféraient attirant leur attention. À un moment donné, l'officier apparut et lui rendit le passeport, en hurlant:
      – Prends tes bagages et monte dans train. Je peux changer d’avis!
      Ses parents voulaient l'aider à monter dans le train, mais l'officier le leur interdit. Tudor devrait le faire seul, au grand amusement du démon d'officier la Securitate. Il avança peu à peu, en se courbant sous le fardeau des valises. Mircea, en pestant, jaillit vers Tudor et l'aida à monter. Il retourna ensuite vers l'officier et cria:
      – Tu n'as pas de coeur. Tu as peut-être des enfants et Dieu te punira.
      Tudor leur faisait signe de la main par la fenêtre ouverte. Ana, dans son désespoir, courait sur le quai et criait de toutes ses forces:
      – Va en paix, Tudor. Ne reviens plus jamais ici. Jamais!!!
      Arrivé à Paris, près de Jaqueline, ivre de joie, il a étendit un voile sur le calvaire qu'il avait enduré. Quand il annonça à sa famille son arrivée, sa voix avait regagné le timbre calme d'avant.
      ( pag.147,148,149)
 

Copyright ©2007 Mia Pădurean

 

 


 

De ce am fugit de acasă

Partea VII - fragment
"Daca-am plecat Ardealule din tine
Nu-i vina noastra iarasi vom veni,
N-am fost invinsi si nu vom fi nici maine
Cand ceasul biruintei va sosi.
Aveam o tara mandra si frumoasa,
Aveam si iarasi vom avea,
Dusmanul care astazi rade
Va tremura privind la ea"

       Au trecut aproape doi ani de cand marele Iancu al Bucovinei nu mai este. Moartea lui a lasat pustiu sufletul tarii, a descumpanit poporul, i-a taiat elanul, vigoarea, dar revolta si indarjirea il face sa renasca. El n-a murit ci va ramae vesnic alaturi de neamul lui si-i va da forta sa duca lupta mai departe impotriva despotismului. Toata tara-i trezita la realitate. Ziarele care ticluiesc fel si fel de minciuni nu mai au efectul scontat. Neamul romanesc sta in picioare. Intelectualitate romana, elevi, studenti, toti intr-un gals cer pedepsirea vinovatilor.
       Lupta nationalista trece in ilegalitate, grupuri, grupuri se intalnesc in secret prin pivnite sau prin podurile caselor. Mircea Muresan impreuna cu Tudor si Vlaicu alearga dintr-un capat la celalalt al Bucurestiului pentru a culege si transmite informatii. Pentru a se strecura printre politistii si jandarmii care misuna peste tot, ei folosesc diferite trucuri. Mircea se intalneste la un meci de volei cu unul din oamenii lor de incredere, ca sa-i poata transmite mesajul, ii da un ceas de mama in cureaua caruia era introdusa o fituica pe care scria locul si data intalnirii viitoare.
       Pentru distribuirea manifestelor, care se efectueaza din ce in ce mai dificil, Mircea calatoreste cu trenul, se opreste in diferite gari unde face schimb de valize cu alti studenti desemnati pentru aceasta misiune, astfel tara poate fi informata de cruda realitate. Nationalistii nu mai accepta ca poporul sa stea in bezna dezinformarii. Toate acestea le platesc cu viata, sute, mii de nationalisti sunt arestati, transportati in paduri si impuscati fiind lasati prada corbilor si animaleleor salbatice. Dar ei nu se inspaimanta, stiu ca trebuie sa mearga inainte.
       Anii de studentie a lui Mircea vor ramane o amintire trista, fiind patati de sangele colegilor lui care au cazut pentru "vina" de a fi romani. El lupta cu inflacarare fara teama ca intr-o zi va veni si randul lui. Gandindu-se la cei ucisi si la cei plecati in bejenie, inima lui de roman nu are astampar, face totul pana la epuizare, va merge pana la sacrificiul suprem.
       Situatia este din ce in ce mai grea, nu se intrezareste nici o scapare din napasta ce a cazut peste neam. Cu inima sfasiata, fiii tarii nu pot opri tradatorii Romaniei care fara nici o remuscare, mutileaza, destrama Romania Mare. Fara sentimentul onoarei cu ochii inchisi, in 27 iunie 1940, se cedeaza Basarabia si Bucovina de Nord, rusilor. Cu acelasi suflet hain in zorii zilei de 30 august 1940, Transilvania de Nord, este cedata ungurilor. Calaii inoata in sangele varsat, a eroilor din 1918 care si-au jerfit viata pentru intregirea tarii.
       Plang frunzele codrilor, plang pasarile plaiurilor romanesti, care prin ciripitul lor ne alina jalea si durerea. Gem muntii nostri care sint jupuiti de bogatiile lor. Zacamintele naturale, mai ales aurul ce-l poarta in pantece prin stralucirea lui ii innebuneste pe hapsanii cotropitori care cu bratele pline cara, cara in tara lor. Plang lanurile de grau parjolite de dusman, plang florile campiilor intinse care sint strivite de cizma straina. Ramane speranta care nu poate fi smulsa din piepturile romanilor. Va veni ziua cand Romanul prin optimismul lui va imprastia pe toti acei care ne cotropesc tara, vom ramane singuri stapani la noi acasa, pentru ca este dreptul nostru, pentru ca pamantul Romaniei Mari este mostenit de milenii de la stramosii, stramosilor nostri.
       Intrebarea fara raspuns este - oare cum poate rabda pamantul atat nedreptate, oare de ce unui popor credincios, harnic si pasnic cum este neamul romanesc, ii este dat sa indure atat?
sursa: Alternativa Online