- Michel
Bénard - Laissez-moi vous dire
Laissez-moi vous dire
Laissez-moi vous dire
Qu'une seule striure,
Une seule nuance d'encre irisée
Comme une simple coulée en liberté,
Peuvent contenir tous les stigmates
D'une destinée en devenir anonyme.
Laissez-moi vous dire
Qu'une seule déchirure
Peut contenir tous les symboles,
Des fragmentations de la vie,
Des haines, des peines, des joies,
La lumière où l'obscur,
Comme le feu des brûlures
Mais aussi celui de toutes
Nos amours mêlées.
L’émotion voyageait
L’émotion voyageait
Vers l’inconnu de la genèse,
La révolution silencieuse se faisait
Dans l’ascèse et la joie,
L’ambiance était opaline,
La chorégraphie étrange
Dans un rythme inconnu.
Pour fixer le mirage
Il faut saisir l’instant,
Sculpter la beauté
Dans la rugosité lapidaire,
Chercher l’éternel
Dans l’éclat d’un miroir,
Où les pierres blanches
Se font si rares.
Prendre le chemin de l’autre,
Le découvrir secrètement
Afin de le connaitre mieux.
Nous courons vers l’inconnu
De la genèse du monde,
Muni d’un filet à papillons
Pour mieux saisir
Le droit au rêve,
En épinglant nos illusions.
Enveloppé de brumes vaporeuses
Enveloppé de brumes vaporeuses
Dans le silence du soir,
Mon rêve souvent vous imagine
Virevoltant en ma seule présence,
J’entends alors le rythme de votre corps,
Le battement cadencé de votre cœur,
Le jeu intemporel de votre beauté charnelle
Qui m’émeut jusqu’au frisson de la larme.
Vous m’offrez, vous m’ouvrez
Des sphères nouvelles, un espace infini.
Dans un éblouissement je vous entrevois,
Et je le sais un jour viendra,
Où belle et nue, vous et moi
Mêlerons le miel de nos sèves,
Ce sera comme une embellie,
Une aurore boréale au milieu de la nuit.
Ce temps arrivera tel un miracle
Aux sources frémissantes des passions.
D’un geste saisissons
D’un geste saisissons
L’envol nuancé du Verbe
Essence du sang de vie.
D’un rêve festonnant la lumière,
Laissons nos errances se confondent
Aux floraisons des galipes,
Aux nuances de l’univers
Où tout redevient poussière
Et transparence nous emportant
Jusqu’au camaïeu de nos blessures,
Jusqu’à l’orpaillage de nos sens,
Jusqu’à la délivrance
Des encres irisées du Verbe.
(Galipes – vignes en Champagne.)
Les portes de l’imaginaire
Les portes de l’imaginaire
S’ouvrent sur les reflets
D’un mystère cristallisé
Au pays des matins calmes.
Mais quel est ce fragment de beauté
Défiant l’illusion du miroir ?
Mais quel est ce visage
Poudré d’une blanche pureté
Laissant flotter son énigme
Sur une image intemporelle,
Où nous croisons les souffles
De l’extase, la caresse et la volupté ?
Sur la profondeur bleue de ses yeux
Les rêves dansent avec la vie,
Qui dans une folle étreinte
Enlacent l’ineffable de l’amour,
Sous l’exaltante majesté
D’un ciel vespéral embrasé.